Dans une interview accordée à l’Usine Nouvelle (à propos de son ouvrage “la révolution digitale” avec Lydia Babaci-Victor)*, Christophe Victor met l’accent sur la prééminence des mutations technologiques sur les mutations organisationnelles et managériales.
Son constat est peu contestable : ce qu’il appelle la révolution digitale est bien le fruit d’une transformation profonde et continue des usages des clients ou utilisateurs qui se sont approprié le smartphone, l’internet haut débit ou les objets connectés. Les technologies digitales changent en permanence les usages et obligent l’entreprise à s’y adapter au même rythme.
Cette prééminence des changements technologiques ne doit surtout pas conduire à une sous-estimation des changements humains. L’adaptation des modes de fonctionnement et des cultures d’entreprise à ses changements majeurs des comportements des clients-utilisateurs est la condition de survie et de pérennité de notre système économique tout entier.
UN CHANGEMENT CULTUREL AVANT TOUT
Chacun sait que c’est le système humain qui bloque dans la majorité des cas. Si le système humain n’est pas pris en compte prioritairement dans les projets de transformation et de digitalisation des entreprises, les modèles ne changeront pas et les projets les plus innovants échoueront. De ce fait, gloser sur le fameux « choc des générations » ou nommer des CDO relève plus de la pensée magique que du réalisme.
Nous sommes face à un changement culturel majeur. L’agilité ou les nouveaux modes collaboratifs sont certes des modèles d’avenir, mais ils ne s’installent que lorsque les collaborateurs ont compris et accepté que c’est un changement complet de paradigme que nous sommes en train de vivre. Cette compréhension, cette acceptation sont les conditions de l’intelligence collective sans laquelle l’entreprise est condamnée au déclin.
Comme dans toutes les révolutions industrielles, c’est l’homme qui en a été l’initiateur et le porteur de cette révolution digitale. C’est encore l’homme qui devra, pourra et saura s’adapter.
Olivier Deroubaix